Dès le premier quart-temps, Denver est attaqué de toutes parts par la fulgurante équipe d’Atlanta. Jalen Johnson lance sa rencontre par des pénétrations bien ficelées, lui qui semble si à l’aise balle en main. Entre création méthodique et fulgurances individuelles, les Hawks prennent très vite l’avantage au score. De l’autre côté, les Nuggets peinent à répondre face à la jeunesse d’ATL. Jokić ne rentre aucun tir, et c’est tout le système Nuggets qui déraille. Le pivot serbe trouve encore le coéquipier démarqué, mais les rotations d’Atlanta sont rapides. Et les tirs, rarement de bonne qualité.
Jokić s’assoit sur le banc au début du second acte, lui qui a disputé l’intégralité du premier quart-temps. La mission de revenir au score incombe alors aux arrières (Murray, Tim Hardaway Jr. et Bruce Brown), épaulés par le pivot remplaçant Jonas Valančiūnas. C’est tout l’inverse qui se produit. La défense en zone de David Adelman (coach) craque face aux Hawks survoltés. Forcée par les difficultés de Valančiūnas sur la défense des pick & roll, elle ne tient pas la cadence. Au retour du Serbe, l’écart atteint 21 points pour Atlanta. Jokić reste maladroit, mais trouve de mieux en mieux ses coéquipiers. Qui ne rentrent rien. L’écart montera à 23 points à deux minutes de la mi-temps, sur un enchaînement magistral de Jalen Johnson. Triple-double pour lui à la pause : 11 points, 10 rebonds, 12 passes. Un record de franchise.
La renaissance des Nuggets
Symbole parfait : la seconde période s’ouvre sur un tir à trois points d’Okongwu, comme au tout début du match. Il avait marqué le premier. Celui-ci passe à côté. Avant-goût des déboires à venir pour Atlanta. En trois minutes seulement, Denver claque une série spectaculaire : 19-4. Les Hawks étouffés. Quin Snyder appelle un temps-mort en sauvetage. Jokić, lui prend feu. D’abord un drive depuis le poste bas sur Okongwu. Panier. Puis un post-up sur le même défenseur. And-one. Enfin, il chasse Dyson Daniels qui se présentait au panier, désespéré. Transition immédiate : trois points de Cam Johnson. Silence dans la salle.
Nikola Jokić, encore une fois, a joué le quart-temps entier. Décisif sur presque chaque possession offensive. À la création d’abord : des passes qui éventrent la défense d’Atlanta, ouvrant des brèches dans lesquelles ses coéquipiers parviennent enfin à s’immiscer. À la finition ensuite. Il retrouve son adresse, malgré les multiples défenseurs envoyés sur lui. Tel un diesel, il monte en régime. Redevenant le meilleur joueur offensif actuel. L’un des plus grands de l’histoire.
Dès le quatrième quart-temps, les Nuggets verrouillent leur emprise. Stunt systématiques sur les pénétrations géorgiennes. Chaque drive d’Atlanta devient inconfortable. Résultat : une nouvelle série qui creuse l’écart, 26-6 en six minutes. Les faucons se battent jusqu’à la dernière possession, mais le match leur échappe, après le jeu des lancers-francs. 134-133. Vingt-quatre minutes de cauchemar effacées par vingt-quatre minutes de maîtrise. Denver aura su occulter la première mi-temps parfaite des Hawks.